Une étude très discutable

Nous vous présentons le courrier envoyé par la municipalité à ses habitants (en italique). Nous y apportons nos commentaires (en gras) quand nous le jugeons nécessaire pour
vous permettre une meilleure compréhension du problème.


PRESENTATION DU PROJET DE LA MERE EGLISE AUX HABITANTS DE VILLERS SOUS CHALAMONT

[…La situation actuelle. l’état des lieux :

Après avoir constaté que le temps avait travaillé : les chéneaux pourris, le clocher rouillé, la croix au sommet de celui-ci menace de tomber. et enfin, la remarque faite par les intervenants sur le toit, lors des repiquages successifs :  » pour une tuile à changer, il faut en changer dix !  » En effet, la qualité n’est pas au rendez-vous. et celles-ci cassent comme du verre…]

Nous ne voyons pas le rapport entre la fragilité des tuiles et l’abattage des arbres…

[…Nous avions donc demandé, en 2002, une visite de la direction de la culture du Conseil Régional qui à l’époque subventionnait à hauteur de 50% du montant total des dépenses. Le compte rendu de cette visite est sans appel ! Voilà ce qui est écrit :  » la toiture de cet édifice présente un état de dégradation avancé. Faiblesse dans la structure de charpente le toit fait des vagues…
Bien que contribuant à l’atmosphère bucolique de ce site, les tilleuls centenaires situés de part et d’autre du porche d’entrée devront être coupés. …]

Écrivez-nous si vous trouvez le rapport… Nous cherchons encore le lien de cause à effet…

[…D’une part ils présentent des symptômes de maladie,…]

De quelle maladie parle-t-on ? Est-ce grave ? L’étude ne permet pas de le dire. Certes, les tilleuls présentent des cavités, certains y voient des symptômes de maladie, d’autres des signes de maturité… Cela n’est pas suffisant pour décider de l’abattage d’un arbre.

[…d’autre part leurs racines soulèvent le très beau pavage périphérique de la chapelle …]

Le pavage date de 1914, les arbres de 1750…Un pavage se reprend, un arbre abattu non…

[…et mettent en péril la stabilité même de la chapelle. …]

Aucune étude n’a été faite pour déterminer l’incidence des racines sur la stabilité de la chapelle. Aucun sondage. Selon un expert arboriste, en étudiant les vents dominants, on peut supposer que les racines se développent plutôt à l’opposé de la chapelle.

[…Enfin, leur feuillage caduque est un vecteur de dégradation de toiture et obstruent les chéneaux.  » ….]

Les feuilles dégradent le toit ? On peut s’interroger sur la nécessité du chéneau de la mère Eglise… Au pire, si un entretien annuel peut éviter l’abattage des arbres, ce ne serait pas cher payé. De plus, le chéneau est à hauteur d’homme, l’entretien n’est donc pas difficile, donc moins coûteux.

[…Nous en avons discuté au conseil municipal de l’époque mais c’est vrai, nous n’étions pas prêts et le fait de condamner les arbres nous perturbait, il fallait encore en parler, laisser murir les choses….]

Laisser mûrir les choses sans chercher d’autres solutions, sans autre projet, ni contre expertise, c’est de notre point de vue de la résignation pas de la réflexion.

[…Lors de la visite de Monsieur Le Sous-préfet, le 10 octobre 2007, celui-ci était porteur d’une lettre de l’un de nos concitoyens lui demandant d’intervenir en faveur des ces arbres.
Bien évidemment, nous nous sommes rendus sur place, et celui-ci a pu apprécier l’endroit. Il a convenu que le dilemme est bien de choisir entre la sauvegarde de la chapelle ou le maintien des arbres….]

Nous respectons Monsieur le sous Prefet, mais nous estimons qu’il n’a pas les compétences nécessaires en matière de restauration d’arbres multiséculaires… En l’absence de contre expertise, Monsieur le sous Préfet ne pouvait d’ailleurs pas imaginer d’autres solutions… Cessons de vouloir choisir entre l’un ou l’autre, mettons notre énergie au profit d’une solution pour sauvegarder les deux.

[…Qui peut prendre une telle responsabilité ? Qui peut dire aujourd’hui que l’on abandonne la chapelle au profit de deux tilleuls, qui de toute façon périront un jour ou l’autre, comme tous les êtres vivants de notre planète ? Qui ? Personne….]

Le tilleul le plus vieux de France à 1700 ans… ceux-ci pourraient être encore debouts quand la plupart de nos bâtisses auront disparu.
Nous posons nous aussi la question : qui peut décider d’abattre des arbres remarquables sur la base d’une seule expertise..?
6 mois pour décider du sort d’abres qui ont mis 250 ans pour devenir ce qu’ils sont nous interroge. Des arbres de cet âge là, encadrant une chapelle du 12e siècle, nous n’en croisons pas tous les jours…


[…Nos ancêtres ont construit cet édifice il y a plus de huit cent cinquante ans. Les arbres ont tout au plus deux cent cinquante ans Il est de notre devoir d’intervenir….]

Vrai et Faux
Si nos ancêtres ont construit cet édifice, ils plantaient également des tilleuls… De plus, il faut savoir que seule la partie de la chapelle au fond du cimetière date du 12e siècle, le clocher lui, n’est que de 1845, soit postérieur aux tilleuls. Nous ne pensons pas que les constructeurs de l’époque bâtissaient sur des racines. De plus les racines cherchent avant tout des substances nutritives : sous la chapelle, il n’y a « rien à manger ». Elles s’orientent naturellement vers l’eau, vers la terre végétale.

[…Une expertise a donc été demandée. Il est écrit que  » une taille, plus différents travaux d’haubanage sur ces arbres pourraient les faire tenir encore, mais que le travail de sape des racines continuerait inexorablement de détruire l’édifice. …]

Nous demandons une preuve de ce « travail de sape. » Nous avons de sérieux doutes sur la véracité de ces propos. Nous demandons également une étude temporelle des fissures présentes dans l’église pour déterminer leur progression.

[…Les haubans seraient visibles et n’empêcheraient ni la progression des pathogènes aux racines et au tronc ni l’éventualité de la chute de l’arbre….]

Les haubans seraient visibles, certes. Cela nuirait-il à l’esthétique du lieu? Il serait intéressant de le savoir. Quant à la progression des pathogènes aux racines : de quels pathogènes parle-t-on? Les champignons relevés sont-ils dangereux ?
L’étude ne le signale pas. Ceci est juste un inventaire.

[…Devant cette situation le conseil municipal réuni, a étudié une nouvelle fois le problème …]

Etrange, aux dires des conseillers municipaux, le conseil n’était pas au courant de l’appel d’offre d’abattage.

[…et a pris la seule décision raisonnable et sensée: la fin de vie de ces tilleuls est une nécessité….]

Cessons de parler de fin de vie de ces tilleuls : on nous influence, ces tilleuls ne sont pas en fin de vie ! La moyenne d’âge des tilleuls de France est d’environ 400 ans : nos arbres n’ont atteint à minima que la moitié de leur existence.

[…Nous tenons à insister sur le fait que c’est une décision mûrement réfléchie, que cette opération ne se fera pas  » au petit matin » en catimini, mais au contraire au grand jour Nous avons décidé d’organiser une cérémonie avant le démontage de ces deux géants….]

Plutôt que d’organiser une cérémonie de démontage, organisons une cérémonie de sauvetage !

[…Projet pour le site : Une réflexion avec un architecte reconnu par les bâtiments de France est lancée. …]

C’est très étrange, nous avons contacté l’architecte des bâtiments de France qui nous a dit qu’il connaissait la chapelle et qu’il n’était pas favorable à l’abattage des arbres. Chercherait-on à nous influencer ?

[…Nous allons monter un dossier de subvention pour les travaux de réfection de la chapelle.
Un nouvel aménagement du cimetière est à l’étude….]

Doit-on abattre les tilleuls pour toucher la subvention ? Est-ce la condition sinequanone?

[…Nous devons créer :
Un Jardin du souvenir
un Columbarium
un caveau d’attente
C’est l’occasion d’intégrer l’ensemble au sein de ce site exceptionnel. …]

Pas besoin d’être un expert pour affirmer que les tilleuls participent à l’exceptionnalité du site…

Cherche-t-on à nous vendre cette inexorabilité pour financer un projet (cf fausse perspective), ou simplement pour économiser des frais de restauration… ? Nous nous interrogeons. Si la municipalité est prête à monter un dossier de subvention pour la restauration, nous espérons qu’elle sera également prête à monter un projet pour classer ces arbres au titre d’arbres remarquables

UN PHOTOMONTAGE TRÈS VENDEUR:

2 erreurs nous influencent négativement sur le photo montage proposé par la commune:

  • La hauteur de la forêt en arrière plan a été matérialisée en rouge sur la photo ci dessus et retranscrite sur le photomontage de la commune ci dessous… Etrange, le photomontage semble abaisser la forêt pour nous faire croire que le clocher dépassera et sera mis en valeur par l’abattage des arbres… La municipalité a-t-elle prévue de passer le taille haie sur toute la forêt ?
  • Le terme perspective originelle est trompeur. De quelle origine parle-t-on puisque les moines d’Abondance plantaient des tilleuls devant leur demeure au 12e siècle?